L’Arménie semble décidée à privilégier de plus en plus des relations et contacts multi vectorielles. Après sa décision d’intégrer l’Union Douanière dirigée par la Russie, elle a réclamé un statut d’observateur au sein de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS)*, un bloc dominé par la Chine.
Parallèlement l’Arménie intensifie son partenariat avec d’autres grands pays asiatiques comme l’Inde, le Japon et la Corée du Sud potentiellement importants pour elle.
De nombreux programmes de coopération avec un partenaire ancien, l’Inde.
Les premiers documents faisant référence aux relations entre l’Arménie et l’Inde remontent à 430 – 355 avant notre ère ; mais c’est à partir du 7ème siècle qu’on signale une présence arménienne dans la région de Kérala. En 1821 le collège arménien de Calcutta à été fondé.
Les Arméniens s’occupaient surtout de commerce de pierres précieuses, d’épices et de mousseline ; ils étaient aussi présents dans le domaine médical et les professions juridiques.
Depuis l’indépendance plusieurs visites officielles de hauts responsables ont été effectuées et les relations économiques se développent. Des accords existent dans les domaines de l’économie, des sciences, de la culture et du tourisme.
Le « Conseil Economique Arméno-Indien » se réunit périodiquement. Sa dernière session s’est tenue en septembre 2013 à New Delhi.
En mars 2010, une rencontre entre professionnels du secteur pharmaceutique a été organisée et en octobre un accord a été signé entre l’Union des Industriels et Hommes d’Affaires d’Arménie (UMBA) et la Fédération indienne des CCI pour initier des programmes de coopération. Depuis les échanges sont bien plus fréquentes : on peut ainsi noter la
participation arménienne au salon des boissons en Inde et la visite en Arménie des représentants de la Fédération industrielle indienne.
En juillet 2010, à l’initiative des gouvernements arménien et indien et de l’« Armenian Incubator Entreprise Fund » un Centre d’Excellence arméno-indien des technologies de l’information a été créé à l’Université d’Etat d’Erévan
Les investissements se sont élevés à 3 millions USD dont 2 millions provenant du gouvernement indien ; ce dernier a fourni notamment un ordinateur « Param » d’une valeur de 1,5 millions USD ; c’est le seul ordinateur aussi puissant dans la région.
Les spécialistes de ce centre mènent des travaux dans le domaine des calcules ultrarapides et de nombreux de programmes conjoints de recherche sont en cours ; environ 300 séminaires ont déjà été organisés.
Ce centre a eu aussi un rôle important dans la création de classes d’informatiques dans différentes régions de l’Arménie. En 2012 des cours ont été inaugurés dans 72 écoles du Tavouch et actuellement ce travail continue dans la région de Lori.
Un accord va étendre cette coopération aux spécialistes du Technoparc de Gyumri.
Il faut aussi signaler qu’un grand nombre de jeunes indiens poursuivent leurs études en Arménie, spécialement à l’université de médecine d’Erévan.
Les échanges commerciaux ne sont pas très élevés et varient en fonction des années.
L’Arménie importe d’Inde : des viandes, du riz, du thé, des pierres précieuses et des bijoux, des médicaments, des textiles, des produits industriels, des produits chimiques et électroniques.
Elle exporte vers l’Inde : des pierres précieuses et semi-précieuses, des produits en cuivre et en aluminium, des métaux non ferreux et des produits en caoutchouc.
Une présence accrue du Japon dans l’économie arménienne.
Les relations diplomatiques entre les 2 pays ont été établi en septembre 1992, mais ce n’est que depuis juin 2010 qu’une ambassade arménienne fonctionne à Tokyo alors que le Japon ouvrira son ambassade en Arménie très prochainement puisqu’il anticipe une augmentation des entreprises japonaises en Arménie (jusqu’à présent l’ambassadeur japonais résidait à Moscou).
Le Président arménien a effectué une visite officielle de 3 jours en juin 2012 durant laquelle le renforcement de la coopération entre les 2 pays a été discuté. La gestion des désastres est un élément important dans cette coopération.
Depuis une dizaine d’années déjà, le gouvernement japonais accorde une assistance à l’Arménie soit dans le cadre des relations bilatérales, soit à travers des organisations financières internationales : aides financières, assistance technique, crédits divers à des secteurs prioritaires tels que l’agriculture, les infrastructures des collectivités, l’énergie, la santé et le développement des PME.
Il faut citer en particulier l’allocation de 150 m USD pour le rééquipement de la Centrale thermique d’Erévan, ainsi que l’intention du gouvernement japonais de mettre en place 2 nouveaux programmes de crédits pour le développement de communautés rurales périphériques.
Début 2013, le Centre National pour les PME et l’Agence Japonaise de Coopération International (JICA) ont signé un mémorandum de coopération dans le cadre du programme de trois ans appelé « Un village, un produit » (OVOP)).
Il s’agit d’aider à la création de marques locales et stimuler la production domestique avec l’appui technique du gouvernement japonais. Par exemple, des aides financières et techniques ont été fournies à 15 entreprises de la région du Tavouch pour le traitement de fruits séchés. Un groupe d’experts japonais a déjà étudié les possibilités de coopération future.
Le Centre culturel arméno-japonaise `Khikari’ se développe aussi activement, avec la Corée du Sud, des progrès rapides mais pas de cadre institutionnel
Les relations diplomatiques avec ce pays ont été établies en février 1992 et plusieurs visites officielles ont déjà eu lieu.
Sur le plan économique, les contacts entre hommes d’affaires progressent rapidement. Ainsi :
– des compagnies coréennes ont participé à la construction de la nouvelle unité de la centrale thermoélectrique d’Erévan.
– un groupe de dirigeants de grandes entreprises coréennes (Korea Resources Corp., Daewoo Shipbulding & Marine Engeneering –DSME-, DSME E&R, CORUS) a visité l’Arménie en 2010 pour d’éventuels investissements dans les secteurs de la prospection et l’extraction de minerais et la construction d’infrastructures.
Le 15 avril dernier une conférence a été organisée sur le thème « Perspectives de la coopération économique arméno-coréenne ». Les discussions ont montré que les secteurs où un potentiel de coopération existe sont la pharmacie, les industries légères, les technologies de l’information et la télécommunication, la joaillerie, le tourisme, l’agriculture. Mais l’absence d’un cadre institutionnel adéquat n’a pas permis jusqu’à présent le développement de liens économiques entre les 2 pays.
Cependant, la Corée du Sud est un partenaire commercial important de l’Arménie. Celle-ci exporte vers la Corée des minerais, du caoutchouc et des produits en pierres ; elle importe des voitures et produits électroniques.
Par ailleurs, des cours de langue coréenne sont enseignés à l’Université arménienne de linguistique Bryusov en collaboration avec le Fonds Coréen.
Ainsi les relations, parfois anciennes, de l’Arménie avec les pays asiatiques sont entrain de prendre une nouvelle dimension économique dont le potentiel peut être insoupçonné.
*« Shanghai Cooperation Organisation » est un bloc dominé par la Chine et qui inclus la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan. La Turquie est un ‘partenaire de discussion’
Gérard Achdjian
APRICOT Group
Mise en relations d’affaires avec l’Arménie
www.apricotgroup.eu
Pour des informations détaillées sur l’économie de l’Arménie, veuillez consulter le site
www.gab-ibn.com